mercredi, 4 juin 2008

Origines et effets des dioxines

Par le terme « dioxines », on désigne les polychlorodibenzo-p-dioxines (PCDD) et les polychlorodibenzofuranes (PCDF), qui sont des composés tricycliques
chlorés. Il existe un grand nombre de combinaisons différentes, liées au nombre d’atomes de chlore présents et aux positions qu’ils occupent. On compte
ainsi 75 PCDD et 135 PCDF. Cependant, seuls 17 congénères sont toxiques. Ceux-ci comportent un minimum de quatre atomes de chlore occupant les
positions 2, 3, 7 et 8. Le plus toxique est la 2,3,7,8 tétrachlorodibenzodioxine (TCDD).
Les dioxines et furanes ont en commun une très grande stabilité chimique et physique qui, avec leur caractère lipophile, explique qu’ils se concentrent
au long des chaînes alimentaires au bout desquelles se trouve l’espèce humaine. La principale voie de contamination humaine par les dioxines est ainsi
l’ingestion, qui contribue pour plus de 90 % à l’exposition globale.
Selon le Centre Interprofessionnel Technique d’Etudes de la Pollution Atmosphérique (CITEPA) et le ministère de l’Ecologie et du Développement Durable,
les principaux secteurs industriels à l’origine d’émissions de dioxines et furanes sont l’incinération des déchets et la production d’agglomérés pour les
hauts-fourneaux. Les émissions nationales ont enregistré une baisse importante depuis 1990 suite à des progrès importants dans ces secteurs grâce
aux actions initiées par l’administration. Globalement, les émissions sont passées de 1768 g en 1990 à 524 g en 200 et à 122 g pour 2006 (valeur estimée
provisoire du CITEPA)
Des mesures des émissions de dioxines et furanes sont réalisées 2 fois par an sur chaque four dans les usines d’incinération d’ordures ménagères du
Nord-Pas-de-Calais. Les arrêtés ministériels du 20 septembre 2002 relatifs aux incinérateurs d’ordures ménagères et de déchets dangereux, transcrivant
une directive européenne, imposent une valeur limite de rejet de 0,1 nanogramme/Nm3 pour tous les incinérateurs. En ce qui concerne les fl ux annuels de
plus de 0,5 g/an, ceux-ci devront évaluer leur impact sanitaire et environnemental (par exemple mesures dans le lait des vaches s’il y a des élevages dans
la zone de retombée des dioxines, mesures dans les oeufs s’il y a des élevages de poules, ou mesures dans les légumes en cas de présence de potagers,
pour surveiller les transferts éventuels vers l’alimentation humaine).
Par ailleurs, des mesures au moins annuelles sont réalisées dans les principaux établissements du secteur de la métallurgie rejetant des dioxines, et des
programmes de réduction des émissions seront réalisés pour les plus gros émetteurs.
L’unique valeur de référence en matière d’émissions de dioxines et furanes est à l’heure actuelle une concentration limite de 0,1 ng/m3 (1 ng = 1 nanogramme
= 1 milliardième de gramme), applicable aux nouvelles installations d’incinération d’ordures ménagères, ainsi qu’à l’ensemble (nouvelles ou existantes) des
installations d’incinération de déchets industriels spéciaux.
Les gros rejets de la région en 2006 et leurs évolution
Les émissions de dioxines (en g/an) sont indiquées dans le tableau ci-dessous (Rappel : Les établissements ont l’obligation de déclarer leurs rejets en
Dioxines quand celui-ci est supérieur à 0,001 g par an). Des mesures sont faites particulièrement dans les deux secteurs de l’incinération des ordures
ménagères et dans la métallurgie puisqu’ils représentent respectivement 2,4% et 97,0% des rejets en Dioxines recensés par la DRIRE en région Nord – Pas de Calais.
En 2006, avec 23 établissements identifi és par la DRIRE dans son recensement, le total des rejets annuels s’élève à 18,955 g au lieu de 18,167 g, soit une
légère hausse de 4,5 %.
Signalons que les UIOM avaient l’obligation de se mettre, pour fi n 2005, en conformité avec l’arrêté ministériel du 29 septembre 2002. Les modifi cations
importantes apportées aux systèmes des rejets atmosphériques ont permis une baisse de 77 % des fl ux de dioxines entre 2005 et 2006. Cette diminution
est due essentiellement à la mise en conformité du site CIDEME (ex ECOVALOR) à Saint Saulve ( -99% des rejets en dioxines en 2006 par rapport à 2005).
Toutefois nous pouvons observer :
ß Arcelor Atlantique et Lorraine (Sollac) à Dunkerque est toujours le plus le plus important émetteur : le fl ux annuel est passé de 10,90 g en 2005 à 11,16 g
en 2006, conséquence directe de la qualité du charbon qui contient plus au moins de chlore en fonction des approvisionnements (dans la combustion,
le chlore est toujours un précurseur de dioxines).
ß LME à Trith Saint Léger a connu en 2006 une augmentation des rejets de plus de 50%. Un nouvel arrêté préfectoral ayant été prescrit en avril 2007,
l’exploitant devra mettre en place un traitement des dioxines afi n de respecter les prescriptions plus sévères sur ses rejets.



http://www.nord-pas-de-calais.drire.gouv.fr/environnement/IRE2007/IREen2006_web/Images/2-Air/Dioxines.pdf



Aucun commentaire: