jeudi, 5 juin 2008

Article Maville - Le crématorium de Vern pour la rentrée 2009

5 Juin 2008


L'insertion paysagère du bâtiment se veut intimiste. Chacun doit pouvoir passer progressivement du bruit urbain au silence intérieur, en passant par les bruits naturels. : Plan 01L'insertion paysagère du bâtiment se veut intimiste. Chacun doit pouvoir passer progressivement du bruit urbain au silence intérieur, en passant par les bruits naturels. : Plan 01

Hier, un parchemin a été scellé dans les fondations du futur bâtiment. Il est conçu pour permettre 1 000 crémations par an.

« A Rennes, la crémation représentait à peine 2 % des défunts il y a 20 ans. Ce pourcentage atteint, aujourd'hui, 20 %. » Et la demande croît de 2 à 3 % par an. Seulement, les infrastructures ont du mal à suivre. Le projet de Vern-sur-Seiche, dont la première pierre a été posée hier, a démarré en 2001. Et il ne sera sans doute pas suffisant pour répondre à « l'attente de plus en plus douloureuse des familles », souligne Daniel Pennequin, président de l'association crématiste d'Ille-et-Vilaine. « Celui de Montfort-sur-Meu prévoyait 400 crémations par an, il y en a eu 1 200 en 2007 ! » Les membres de l'association mettent beaucoup d'espoir dans le projet de Saint-Malo, « mais il ne sort pas de terre ».

Celui de Vern a donc mis du temps à prendre forme. Après un appel d'offres infructueux, ce n'est qu'en juillet 2005 que le projet est finalement relancé. Le 2 octobre 2007, la préfecture autorise la construction. Certains riverains s'inquiètent de la toxicité des rejets dans l'atmosphère. A ce sujet, Rennes Métropole a décidé d'attendre un décret qui doit tomber dans 6 mois avant de choisir le système de filtration d'un coût d'environ 400 000 € sur un budget global de 3,8 millions d'euros. Reste que l'espace est réservé pour l'installer.

1 000 crémations par an

Le crématorium de Vern-sur-Seiche est conçu pour réaliser 1 000 crémations par an. Il prendra place dans un lieu calme et verdoyant, en lisière du bois de Soeuvre. « C'est un lieu facile d'accès, proche de la ville, éloigné des habitations et de la zone d'activité, souligne Jean-Claude Haigron, maire de Vern-sur-Seiche. Au coeur d'un espace boisé remarquable qui incite au respect et au recueillement. »

Le lieu choisi, il fallait trouver le projet qui réponde à toutes les attentes. « Ça n'est pas habituel pour des architectes de travailler sur ce type de projet. Nous avons dû prendre en compte toute la charge symbolique et émotionnelle d'un tel lieu. C'est un endroit où on doit dire au revoir, se détacher », raconte Ignacio Prego, architecte chez Plan 01. Les membres du collectif ont donc décidé de gommer tout ce qui était de l'ordre du trivial. On ne verra pas les voitures en arrivant. Elles seront cachées dans différents petits parkings. « L'espace de crémation est l'élément que l'on perçoit en premier en arrivant. Il n'était pas question pour nous de le cacher. »

Les architectes ont même souhaité faire de ce lieu un espace laïque, dépourvu de références culturelle ou religieuse. Les gens seront amenés à traverser différents cercles avant de rejoindre les salles de cérémonies, elles aussi en cercle (150 et 40 places). Toiture végétalisée, granit, bois, grandes surfaces vitrées... tout a été conçu pour que chacun puisse s'approprier les lieux à sa façon.

Alexandra BOURCIER.

Aucun commentaire: