samedi, 20 décembre 2008

Réponse à M. Haefele Directeur du Centre Funéraire de Strasbourg.

Crématorium sans filtre : permis de polluer ? - crematorium de vern sur seiche 35 (Rennes)

Pour répondre à M. Haefele Directeur du Centre Funéraire de Strasbourg.

1- félicitations pour avoir mis en place des filtres alors que la réglementation française ne l’impose pas. Est ce une influcence des pays limitrophes qui vous a poussé à faire ce choix ?

2- Vous ne dites rien sur les autres polluants comme celui des dioxines.

3- Vos calculs sont approximatifs et sans référence Voici ceux publiés par le rapport du sénat : "La Suède évalue les rejets de mercure liés aux crémations à 280 kilos/an, soit près du tiers du total des émissions de mercure dans ce pays" "Selon une estimation de FDI, l’un des principaux constructeurs de fours de crémation, les rejets de mercure, s’établissent en France aux alentours de 200 kg/an"

4- L’Association Française d’Information Funéraire affirme que les crématoriums français "sans filtre" sont responsables de 30 % de la pollution mercurielle gazeuse, substance cancérogène, mutagène et reprotoxique (toxique pour la reproduction. Source : http://www.afif.asso.fr/francais/conseils/conseil33.html#cremation

5- Il y a une autre façon moderne, moins couteuse, et plus ecologique que la crémation c’est la résomation.

En effet, la résomation est une hydrolyse alcaline qui consiste à dégrader le corps du défunt par chauffage à 160°C dans une solution de potasse sous pression à pH 14. L’opération dure environ 2 heures et ne génère aucune fumée ni gaz toxiques puisque ne s’échappe de la machine que de la vapeur d’eau. Le corps est dégradé en substances solubles dans l’eau (sucres, sels minéraux, acides aminés, petits peptides) non polluantes et réassimilables par les plantes lorsqu’elles sont réintroduites dans la nature. Toutes les parties métalliques (amalgames dentaires, prothèses, pacemaker) sont récupérés dans la nacelle du résomateur. Le squelette est réduit à une poignée de poudre blanche de phosphate de calcium qui peut être redonnée aux familles, dans une urne, si elles le désirent.

Avantages de la résomation par rapport à la crémation :

*

technique non polluante : les drogues médicamenteuses sont détruites ainsi que les agents infectieux (y compris les prions) qui pourraient se trouver dans le corps ; absence d’émission de gaz toxiques (CO, CO2, SO2, NOx, mercure, dioxines…) que l’on peut trouver dans les fumées de crématorium. *

économie d’énergie puisque la crémation pour être efficace doit chauffer le four à plus de 1000°C alors que le résomateur ne nécéssite un chauffage que de 150 à 170°C. *

Économie de cercueil en bois (qui ne sert que pour présenter le défunt), le « cercueil » utilisé est en soie complètement hydrolysable. *

Le résomateur est plus compact qu’un four.

Cette technique est déjà utilisée depuis plus d’un an aux USA, en Floride et dans le Minnesota à Rochester, ville jumelée avec Rennes.

http://assoarbre.canalblog.com/archives/crematorimum/index.html http://www.resomation.com/ http://crematoriumdevern.blogspot.com/search/label/Les%20Solutions

Courrier de M. Haefele Directeur du Centre Funéraire de Strasbourg

Message posté par Michel HAEFELE
<michel.haefele@centre-funeraire-strasbourg.fr> à la suite de l'article «
Crématorium sans filtre : permis de polluer ? ».

Ne repondez pas a ce mail mais sur le forum a l'adresse suivante :
http://www.cdurable.info/Crematorium-sans-filtre-permis-de-polluer,1049.html#forum322


** Crématorium sans filtre : permis de polluer ?

* Bonjour,

Nous sommes effectivement une activité polluante !

Ramenons toutefois cette pollution à sa vraie valeur.

Statistiquement nous avons 3 grammes d'amalgame dans nos dents. Cela
représente 1,5 g de plomb et 1,5 g de mercure.

Le crématorium dont je suis responsable, Strasbourg, est le 3ème de France
par le nombre de crémations réalisées, plus de 3200 en 2007. Prenons 3000
crémations pour faciliter les calculs. Le mercure rejeté, c'est le produit
le plus polluant, représente : 3000 x 1,5 = 4500 g/an !

Si on veut parler de volume : la densité du mercure est de 13,57. Le
volume annuel de mercure dans les fumées représente 33 cl !, une canette de
soda !

Si on veut faire d'autres analogies : En 2007, il y a eu au total 141 000
crémations en France réparties dans 131 crématoriums. La pollution générée
par ces 140 000 crémations est équivalente à la pollution générée par 1
voiture parcourant 15 000 km.

Une autre comparaison : Un cercueil qui va être incinéré pèse, en moyenne,
environ 100 kg. Les 140 000 crémations annuelles totalisent donc 1 400
tonnes pour les 131 crématoriums. L'usine de traitement des ordures
ménagères de Strasbourg traite par jour entre 600 et 800 tonnes d'ordures.
La totalité des crémations ne pollue donc pas plus que 2 jours
d'incinération d'ordures ménagères d'une seule agglomération comme
Strasbourg !

Bien sur que les crémations engendrent de la pollution, mais gardons la
raison !. Si l'on veut supprimer tous les risques liées à une combustion,
il faut aussi réduire celle des barbecues, c'est la saison, de tous les
chauffages autres qu'électriques etc.

Je précise pour conclure que les 3 appareils de crémation du crématorium
de Strasbourg sont équipés de filtres retenant les polluants les plus
dangereux ainsi que les poussières. Sur les 100 mg/m3 de fumée autorisés
par la réglementation française nous ne rejettons que 2 mg/m3.

M. Haefele Directeur du Centre Funéraire de Strasbourg

Au Père-Lachaise, la crémation sera moins polluante

Le Monde, 19.12.08

Au cimetière du Père-Lachaise, il est rare de voir tout sourires les participants d'une cérémonie. Mais en ce mercredi 17 décembre, ce n'est pas un défunt qu'on honore. Trois ans de travaux, 4 millions d'euros d'investissement : dans le crématorium du plus célèbre des cimetières parisiens, Fabienne Giboudeaux, adjointe au maire de Paris chargée des espaces verts, est venue inaugurer un système de filtration unique en Europe.

Depuis dix ans, le phénomène est général : du Portugal à la Turquie, la proportion de défunts faisant l'objet d'une incinération ne cesse d'augmenter. Les rejets de poussières et de gaz toxiques qui en résultent dans l'atmosphère ne sont pas négligeables. D'où la nécessité de rendre les crématoriums conformes aux normes environnementales. Une nécessité d'autant plus forte que la crémation a, depuis toujours, été perçue comme un mode funéraire "écologique". Or ce n'est pas vraiment le cas.

LA FRANCE EN RETARD

Principal incriminé : le mercure contenu dans les amalgames dentaires. Une pollution qui passait pour anecdotique avant d'être étudiée par la Suisse (premier pays à avoir adopté un seuil limite d'émissions mercurielles dues aux crémations), puis d'être évaluée par la Suède à 280 kg/an, soit près du tiers du total des émissions de mercure du pays.

Face à ce constat, la plupart des pays européens ont pris des dispositions. Mais celles-ci, plus ou moins contraignantes, se révèlent très disparates - voire incohérentes -, tant sur les seuils d'émissions retenus que sur la nature des polluants contrôlés. Au point que les exploitants et constructeurs de crématoriums de dix pays ont fondé leur propre groupe de travail (l'Europea Crematoria Network), et produit un "manifeste" de recommandations "à l'attention des autorités régionales, nationales et européennes".

"Remis aux autorités de Bruxelles, en juin 2008, ce livre blanc n'a pas encore permis d'harmoniser les législations nationales", précise François Michaud Nérard, directeur général des Services funéraires - Ville de Paris (SFVP). Mais elle a entraîné, en France, une nouvelle réglementation imposant la filtration des effluents de crématoriums. Prévue pour entrer en vigueur début 2009, celle-ci entraînera d'importants travaux sur les 140 crématoriums français.

Si les pays du Nord, l'Allemagne, la Grande-Bretagne ou la Belgique ont commencé depuis plusieurs années à s'équiper, la France, dans ce domaine, a en effet pris beaucoup de retard : seuls quatre crématoriums étaient jusqu'alors dotés d'un système de filtration.

Dans ce contexte, les SFVP, gestionnaires du crématorium du Père-Lachaise, viennent de prendre une longueur d'avance. A la suite de l'appel d'offres lancé en 2006, Facultative Technologies, leader européen de la crémation, leur a proposé un système de filtration alternatif aux dispositifs déjà existants. Ces derniers, par leur taille et leurs contraintes d'installation, ne pouvaient convenir à l'architecture du crématorium, chapelle de style néo-byzantin classée à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Sur mesure, ultracompact et dissimulé dans les sous-sols, le dispositif retenu évite les nuisances sonores et thermiques, et récupère intégralement la chaleur pour chauffer les locaux. Une démarche éco-responsable qui permet, souligne M. Michaud Nérard, que la technique s'efface et que ne reste pour les familles en deuil que l'essentiel : "L'accueil, l'accompagnement et les cérémonies".

Catherine Vincent

http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/12/18/au-pere-lachaise-la-cremation-sera-moins-polluante_1132628_0.html